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Histoire et avenir de Pissevin s’exposent à la Chapelle des Jésuites

Une exposition réalisée par la Région et l'école nationale supérieure de l'architecture de montpellier, sur quatre grands ensembles d’Occitanie, dans le cadre des journées nationales de l'architecture, propose une approche sur la conception, l’évolution et les perspectives d’avenir des quartiers de Pissevin, de la Mosson (Montpellier), de la Devèze (Bézier) et des Escanaux (Bagnols sur Cèze), tous intégrés aujourd’hui dans le plan national de rénovation urbaine. 20 panneaux d'exposition, complétés de maquettes et de films d'une grande qualité photographique sont présentés.

Décrétés par l’Etat dans les années 1960 pour faire face à un besoin urgent et massif de logements, conçus par des architectes modernistes, ils ont vécu la destinée qu’on leur connaît et font l’objet de politiques de rénovation urbaine.

La création de la ZUP de Pissevin, définie par arrêté ministériel du 2 mars 1961, répondait au besoin d’accueillir une population croissante d’après-guerre et celle des rapatriés d’Afrique du Nord : augmenter de 40 % la population nîmoise sur une superficie de 336 hectares en construisant 12 000 logements dont la moitié en accession à la propriété. L’architecte Xavier Arsène- Henry est choisi pour l’étude du projet. Celui-ci fait apparaitre un nouveau paysage, se référant aux codes de la modernité : conjuguer air, soleil, verdure, espace, en utilisant des matériaux économiques et rapidement mobilisables, séparer les espaces piétions et automobiles par des techniques de pilotis et de tranchées. Des immeubles de 6 à 20 niveaux, d’autres d’un kilomètre de long voient le jour. Implanté sur les garrigues nîmoises, le site excentré et dominant englobe des collines descendant vers des plaines agricole (d’où le nom de Pissevin, construit en premier). Sa philosophie : imaginer un habitat évolutif dont la vocation n’est pas de durer mais de s’adapter aux aléas. 

À sa réception, le quartier de Pissevin constitue une promesse d’espoir pour ses futurs habitants.Ce n’était pas qu’un simple logement dans un quartier banal, c’était aussi la sécurité, l’éducation,la proximité des commerces. Cet agréable quartier avait tout pour plaire, notamment des loyers accessibles. Les logements, représentant un tiers du projet, sont les premiers bâtiments construits. Les deux tiers restants n’ont jamais été réalisés, seuls 7500 ont été construits. La continuité urbaine prévue initialement entre Pissevin et Valdegour n’est pas réalisée.

La crise économique de 1973 engendre une forte hausse du chômage, un accroissement de la vacance des logements, la raréfaction et la paupérisation de la demande. L’accélération des taux de rotation et une forte augmentation d’impayés, contribuent à la dégradation de l’habitat et des espaces publics. Depuis 1986, le quartier est engagé dans les dispositifs de politique de la Ville. Le programme de rénovation à horizon 2030 et à terme 2050 d’Alain Marguerit prévoit une métamorphose en profondeur. D’ici là, de nombreux projets verront le jour, comme la nouvelle patinoire sur le site Marcel Rouvière qui sera prochainement inaugurée, la rénovation de la résidence Corot ou le passage futur du TCSP.

A voir jusqu'au 6 novembre, Chapelle des Jésuites, 17 grand rue. 

Projet de rénovation urbaine  : renseignements à la Maison de projets, galerie Marcel Sant Trait d’Union, lundi, mardi, jeudi et vendredi de 13h30 à 17h, mercredi de 9h à 12h et de 13h30 à 17h. 04 66 27 76 54.

A lire : Pissevin, un témoin des trente glorieuses, nouvelle édition du service Patrimoine, disponible auprès de la direction de la culture, 15 rue Dorée.

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